La médiation est une discipline fascinante qui touche à la nature humaine, à la communication et au règlement des conflits. Dans ce tableau complexe, la roue de Thomas Fiutak se présente comme un outil incontournable, permettant aux praticiens de naviguer dans les méandres des émotions et des perspectives des parties en conflit. Connue pour sa pertinence à la fois dans un cadre personnel et professionnel, cette méthodologie aspire à initier les individus à un parcours de croissance et de compréhension.
Les origines de la roue de Thomas Fiutak
La roue de Thomas Fiutak a été développée par le médiateur américain Thomas Fiutak, un universitaire et praticien qui a su établir un pont entre la théorie et la pratique de la médiation. Son parcours, débutant dans les années 1980, a été marqué par une série de réflexions et d’expérimentations autour des émotions et de la gestion des conflits.
Au départ, Fiutak avait pour objectif d’intégrer des concepts liés aux émotions dans le processus de médiation. Il remarqua que chaque médiation était unique, et que les émotions influençaient considérablement le déroulement des échanges. Cette idée l’a conduit à élaborer un modèle organique et circulaire qui représente les étapes d’une médiation en faisant ressortir l’importance de chaque phase dans la résolution des conflits.
Origine et structure
La structure de la roue se décompose en cinq étapes principales, qui sont conçues pour guider le médiateur tout au long de son intervention. Voici un aperçu de ces étapes :
- Quoi ? – Identification du conflit
- Pourquoi ? – Exploration des émotions et des motivations
- Catharsis des émotions – Reconnaissance des sentiments
- Et si ? – Élargissement des options
- Comment ? – Formalisation d’un accord
Cette méthode innovante se révèle être une boussole de vie pour ceux qui cherchent à mieux se comprendre, à comprendre les autres et à avancer dans leur chemin de soi. La pratique de la médiation permet de découvrir les clés de développement personnel qui peuvent mener à un parcours épanouissant.

La première étape : Quoi ?
Dans la première étape de la roue de Fiutak, intitulée Quoi ?, les parties exposent leur conflit. C’est ici qu’elles prennent la parole pour exprimer leurs frustrations, leurs attentes et leurs revendications. Bien que cette phase puisse sembler superficielle, elle est cruciale car elle permet au médiateur de saisir le contexte du conflit, mais aussi d’établir un climat de respect et d’écoute mutuelle.
Les participants doivent se sentir libres d’exprimer leurs sentiments, car comprendre la source des désaccords passe par une écoute active. Cela implique d’utiliser des méthodes telles que la reformulation et l’auto-examen. Un médiateur peut également poser des questions ouvertes pour encourager une communication plus profonde. Par exemple, en posant la question : « Qu’est-ce qui a déclenché cette situation ? », le médiateur peut ainsi obtenir une vision plus claire de la dynamique sous-jacente.
Exemples concrets
Pour illustrer cette étape, prenons l’exemple d’un conflit entre deux collègues dans une entreprise. Jean et Marie ont des idées divergentes sur un projet. Lors de cette phase, chacun peut exprimer sa colère face à l’autre : Jean peut dire qu’il se sent incompris, tandis que Marie peut insister sur son sentiment de ne pas être écoutée. En laissant chaque personne s’exprimer, le médiateur veille à respecter les principes d’écoute active et d’égalité des voix.
| Éléments clés de l’étape Quoi | Description |
|---|---|
| Identification des émotions | Permet aux parties d’exprimer leurs colères et frustrations. |
| Exposition des attentes | Donne un aperçu des besoins et souhaits de chaque partie. |
| Contexte du conflit | Aide à cerner les dynamiques sous-jacentes. |
Cette phase initiale permet de poser les bases nécessaires pour avancer vers des solutions constructives, soulignant l’importance d’établir une communication honnête et ouverte.
Deuxième étape : Pourquoi ?
La deuxième phase, portant le nom de Pourquoi ?, incite les parties à explorer plus en profondeur les causes et les sentiments qui alimentent leur conflit. Cette étape se présente comme une opportunité précieuse pour prendre conscience du lien entre émotions et motivations personnelles. Au cours de cette phase, le médiateur guide les participants pour qu’ils identifient leurs sentiments face à la confrontation.
Exploration émotionnelle
Il devient évident que, souvent, derrière les disputes se cachent des besoins non satisfaits ou des valeurs profondément ancrées. Les parties doivent donc être encouragées à exprimer non seulement leurs sentiments exagérés, mais aussi à se concentrer sur les raisons pour lesquelles elles ressentent ces émotions.
- Besoin de reconnaissance : Quelles sont les attentes qui demeurent inassouvies ?
- Valeurs personnelles : Quelles valeurs fondamentales sont mises à mal ?
- Frustration : Comment cette situation affecte-t-elle leur bien-être ?
Par exemple, si une personne se sent sous-estimée dans un contexte professionnel, cette perception peut entraîner un ressentiment croissant qui rende la communication encore plus difficile. En encourageant l’expression de ces sentiments, les médiateurs peuvent aider les parties à progresser vers une meilleure compréhension mutuelle.
| Éléments émotionnels à considérer | Description |
|---|---|
| Reconnaissance des besoins | Identifier les besoins fondamentaux de chaque partie. |
| Validation des émotions | Permettre aux parties de reconnaître et de valider leurs émotions respectives. |
| Clarification des valeurs | Explorer les valeurs personnelles en jeu dans le conflit. |
Cette approche permet de passer d’une initiation Fiutak à une véritable exploration des motivations personnelles, renforçant ainsi la possibilité d’une résolution plus empathique et durable.

Catharsis des émotions : la troisième étape
La troisième phase, appelée Catharsis des émotions, permet aux parties d’identifier et d’exprimer leurs émotions de manière constructive. Cette étape est cruciale, car elle facilite une forme de libération émotionnelle, permettant ainsi aux participants de se décharger de leur colère ou de leur frustration potentielle, ce qui ouvre la voie à une communication plus sincère et respectueuse.
Le médiateur joue ici un rôle déterminant en guidant les participants à travers un processus de catharsis. Il peut utiliser différentes techniques, telles que des jeux de rôle ou l’écriture, pour encourager les participants à extérioriser leurs sentiments. Par ailleurs, il peut leur demander de réfléchir à l’impact que leurs émotions ont sur leurs interactions mutuelles.
Importance de la catharsis
Pourquoi est-ce si essentiel ? Parce que le non-dit peut considérablement obstruer la communication. Une personne qui retient sa colère peut se fermer à l’écoute, bloquant ainsi toute avancée vers une solution. En faisant appel à cette catharsis émotionnelle, les participants peuvent reconstruire un climat de confiance, essentiel pour le reste du processus de médiation.
- Utiliser des techniques d’expression : Encourager les participants à partager leurs émotions de manière ouverte.
- Créer un espace sûr : Assurer que chaque participant se sente conforté pour s’exprimer sans jugement.
- Éviter de ressasser les conflits : Orienter la discussion vers l’écoute des sentiments, plutôt que vers la recherche de coupables.
| Avantages de la catharsis | Description |
|---|---|
| Libération émotionnelle | Permet une expression saine des sentiments refoulés. |
| Amélioration de la communication | Facilite des échanges plus honnêtes et ouverts. |
| Renforcement de la confiance | Permet de rompre les barrières émotionnelles. |
En favorisant cette catharsis, le médiateur permet d’installer un environnement propice à la résolution constructive des conflits, et renforce la dimension humaine des échanges.
Étape quatre : Et si ?
La quatrième phase, dénommée Et si ?, ouvre la voie à la créativité dans la recherche de solutions. Au lieu de se concentrer sur les problèmes, cette étape encourage les parties à envisager différentes options qui pourraient répondre à leurs besoins. Cette phase est cruciale, car elle permet d’élargir le champ des possibles et de sortir des schémas habituels.
Exploration des alternatives
Les parties sont invitées à considérer toutes les solutions potentielles. Il est essentiel que, lors de cette étape, toutes les suggestions, même celles qui semblent irréalistes, soient accueillies. Cet exercice stimule non seulement la créativité, mais également un sentiment d’inclusion pour chacune des parties.
- Courage créatif : Enrichir le dialogue par des idées audacieuses.
- Aucun jugement : Éviter de rabaisser les suggestions, même les plus farfelues.
- Collaboration : Favoriser un esprit d’équipe et d’entraide.
Dans une situation de conflit entre deux départements d’une entreprise par exemple, les membres peuvent proposer des activités de team-building, des ateliers communs ou même des rétroactions anonymes pour partager leurs préoccupations. Chaque proposition, même farfelue, peut faire émerger des solutions inédites.
| Critères d’évaluation des solutions | Description |
|---|---|
| Faisabilité | Est-ce que la solution peut être mise en œuvre ? |
| Acceptabilité | Les parties sont-elles prêtes à accepter cette solution ? |
| Impact | Quels sont les effets attendus de cette solution sur le conflit ? |
Cette phase permet d’aboutir à des solutions inattendues souvent enrichissantes, facilitant le passage à l’étape suivante du processus de médiation.
Dernière étape : Comment ?
La dernière étape de la roue de Thomas Fiutak, intitulée Comment ?, repose sur la formalisation des solutions identifiées lors de la phase précédente. À ce stade, les parties choisissent ensemble la solution qu’elles souhaitent mettre en œuvre et en définissent les modalités pratiques.
Formalisation de l’accord
Il est essentiel que l’accord soit clair et détaillé, afin d’éviter toute ambiguïté à l’avenir. Cela implique de définir qui doit faire quoi, quand, et comment. La rédaction d’un document d’accord peut également être bénéfique pour la mise en œuvre future des décisions consensuelles.
- Définir des actions concrètes : Établir des étapes claires pour l’exécution de l’accord.
- Assurer le suivi : Préciser comment et quand les parties se retrouveront pour réévaluer l’accord.
- Impliquer un médiateur : S’assurer que le médiateur reste impliqué en tant que ressource de soutien.
Un exemple pratique serait la mise en œuvre d’un projet collaboratif au travail. Les parties pourraient décider de se rencontrer une fois par mois pour évaluer les progrès réalisés, en s’assurant que chacun ait une voix dans le suivi du projet.
| Éléments d’un accord solide | Description |
|---|---|
| Clarté | Chaque partie doit comprendre le contenu de l’accord. |
| Engagement | Les parties doivent s’être engagées à respecter l’accord. |
| Flexibilité | Prévoir des ajustements si nécessaire en fonction des évolutions des circonstances. |
Cette phase finale du processus de médiation, si elle est bien exécutée, peut entraîner une dynamique de collaboration accrue entre les parties, ouvrant la voie à des relations harmonieuses et durables.
Comment fonctionne la roue de Thomas Fiutak ?
La roue de Thomas Fiutak consiste en cinq étapes essentielles qui guident le processus de médiation : Quoi ? Pourquoi ? Catharsis des émotions ? Et si ? Comment ? Chacune de ces étapes joue un rôle crucial dans la résolution de conflits.
Quels sont les avantages de la médiation ?
La médiation permet de trouver des solutions consensuelles, améliore la communication entre les parties, réduit le stress lié aux conflits et peut renforcer les relations. C’est une méthode collaborative qui invite à la compréhension mutuelle.
Qui peut bénéficier de la roue de Fiutak ?
La roue de Fiutak peut être utilisée par toute personne impliquée dans un conflit, qu’il s’agisse de conflits personnels, familiaux, professionnels ou internationaux. C’est un outil précieux tant pour les professionnels que pour les particuliers.
Quels types de conflits peuvent être gérés avec la médiation ?
La médiation peut gérer une variété de conflits, y compris des différends familiaux, des désaccords au travail, des conflits entre partenaires, et même des conflits à l’échelle communautaire ou internationale.
Quelle est la durée d’un processus de médiation ?
La durée d’un processus de médiation varie en fonction de la complexité du conflit et des parties impliquées. En général, cela peut prendre quelques heures à plusieurs sessions étalées sur quelques semaines.