La transition énergétique est aujourd’hui au cœur des préoccupations des acteurs du secteur tertiaire. À travers le décret sur la rénovation énergétique, la France s’est engagée dans une démarche visant à réduire les consommations d’énergie des bâtiments. Ce texte, qui s’inscrit dans une série de réglementations comme la loi ELAN, revêt une importance capitale dans l’objectif de décarbonation et de durabilité. Les échéances de 2030, 2040 et 2050 guident les propriétaires et les gestionnaires dans leur quête d’efficacité énergétique. Voici les cinq éléments marquants à retenir concernant ce décret.
Le décret tertiaire : un cadre légal pour le secteur tertiaire
Depuis son entrée en vigueur en octobre 2019, le décret tertiaire impose des obligations de réduction de consommation énergétique pour les bâtiments d’une superficie supérieure à 1 000 m². Issu de la loi ELAN, ce dispositif s’inscrit dans une volonté plus large de transition énergétique au niveau national. Son objectif est de diminuer progressivement les besoins énergétiques du parc tertiaire en faveur d’une performance énergétique accrue.
Pour mieux comprendre ce cadre, il est essentiel de savoir quels types de bâtiments sont concernés. Les structures telles que les bureaux, les commerces, les établissements scolaires, les hôpitaux ou encore les infrastructures sportives entrent dans le champ d’application de ce décret. L’idée est de toucher une grande variété d’acteurs économiques, qu’ils soient détenus par des entités publiques ou privées.
Calendrier des obligations
Le décret fixe un calendrier précis pour la mise en conformité, avec trois échéances clés :
- 2022 : déclaration de l’année de référence pour chaque bâtiment.
- 2030 : réduction de 40% de la consommation d’énergie par rapport à l’année de référence.
- 2050 : réduction de 60% de cette même consommation.
L’échelonnement des exigences permet aux acteurs de préparer des audits énergétiques, de réaliser des rénovations optimales et d’adapter leur gestion des ressources énergétiques. Cependant, il est crucial de souligner que la date limite du 30 septembre 2021 pour la déclaration a été un moment décisif qui a placé beaucoup d’entreprises en situation d’urgence pour se conformer.

Comment se conformer au décret : stratégies et actions à entreprendre
Cela peut sembler compliqué, mais se conformer au décret tertiaire implique plusieurs étapes bien définies. Tout d’abord, il est nécessaire d’effectuer un audit énergétique pour évaluer la consommation actuelle et identifier les points d’amélioration. Cet audit permettra d’établir un état des lieux précis des consommations d’énergie et ainsi de définir un plan d’action structuré.
Les étapes clés pour atteindre les objectifs fixés
Pour réussir la mise en conformité avec le décret, il est recommandé de suivre ces étapes :
- Réaliser un audit énergétique : essentiel pour comprendre où se trouvent les pertes d’énergie et les opportunités de gain.
- Établir un plan d’action : définir les travaux à entreprendre, qu’il s’agisse d’améliorations structurelles ou d’équipements.
- Effectuer des travaux de rénovation : améliorer l’isolation, investir dans des équipements à haute efficacité énergétique.
- Suivre les consommations : utiliser des outils de pilotage énergétique pour mesurer en temps réel la consommation.
- Transmettre les données : soumettre les consommations sur la plateforme OPERAT de l’ADEME pour assurer la conformité réglementaire.
En suivant ce processus, les propriétaires pourront non seulement répondre aux exigences légales, mais aussi réaliser des économies significatives sur leurs factures d’énergie.
Les sanctions en cas de non-conformité
Le non-respect du décret tertiaire n’est pas à prendre à la légère. En effet, les entreprises qui ne parviennent pas à se conformer aux obligations encourent des sanctions financières allant jusqu’à 7 500 € pour les personnes morales et 1 500 € pour les personnes physiques. En plus des amendes, les contrevenants peuvent se voir exposés au risque d’une publication publique de leur nom, un mécanisme connu sous le nom de « Name & Shame ».
Les sanctions visent à inciter les acteurs concernés à prendre au sérieux leurs engagements environnementaux. Cela démontre également l’importance croissante des questions de durabilité et de performance énergétique au sein de la société et du marché immobilier, notamment dans un contexte où la lutte contre le changement climatique est une priorité nationale.

Les aides disponibles pour la transition énergétique
Pour soutenir le secteur dans sa transition énergétique, plusieurs subventions écologiques et aides financières sont disponibles. Celles-ci incluent notamment les subventions de l’ADEME destinées à financer des audits énergétiques, des études techniques ou encore des travaux de rénovation.
Quels types d’aides sont proposées ?
Voici un aperçu des principales aides accessibles :
Aides | Pour qui ? | Montant | Conditions |
---|---|---|---|
Tremplin Transition Écologique PME | TPE-PME | 5 000 à 200 000 € | Ouvert jusqu’au 31 décembre 2025 |
Booster Entreprises – Éco Énergie Tertiaire | Entreprises privées | 50 à 70 % du coût des études | Actif dans plusieurs régions |
Prêt Éco Énergie | TPE-PME > 3 ans | 10 000 à 500 000 € | 2700 à 5000 € à taux zéro |
Certificats d’économies d’énergie (CEE) | Toutes entreprises | Variable selon le fournisseur | Travaux d’efficacité énergétique éligibles |
Cet ensemble d’aides permet d’atténuer le coût des investissements nécessaires pour atteindre une efficacité énergétique conforme aux exigences du décret. Grâce à ces mécanismes de financement, les entreprises peuvent plus facilement s’engager dans des projets de rénovation visant à réduire leur empreinte carbone.
L’importance de la performance énergétique dans le bâtiment durable
La performance énergétique s’impose comme un enjeu majeur dans la construction et la réhabilitation des bâtiments. Cette notion ne se limite pas à la simple réduction de la consommation d’énergie ; elle englobe également le choix des matériaux, les méthodes de construction et l’intégration d’énergies renouvelables dans les projets de rénovation.
Les bénéfices d’une approche durable
Opter pour un bâtiment durable présente de nombreux avantages :
- Réduction des factures d’énergie : grâce à une meilleure isolation et à des systèmes énergétiques efficaces.
- Valorisation du patrimoine immobilier : un bâtiment éco-performant attire davantage d’occupants et peut se vendre à un meilleur prix.
- Amélioration du confort et de la santé des occupants : une meilleure qualité de l’air et des conditions de vie.
- Engagement sociétal et environnemental : répondre aux exigences des consommateurs de plus en plus soucieux de l’impact environnemental des bâtiments.
Ainsi, intégrer la réglementation thermique dans la réflexion sur la rénovation des bâtiments constitue une démarche non seulement nécessaire, mais aussi stratégique pour renforcer la durabilité et la compétitivité des entreprises dans le secteur tertiaire.
FAQ : Questions Fréquemment Posées sur le décret tertiaire
1. Qu’est-ce que le décret tertiaire ?
Le décret tertiaire est une réglementation visant à réduire la consommation d’énergie des bâtiments du secteur tertiaire de plus de 1 000 m², avec des objectifs de réduction fixés pour 2030, 2040 et 2050.
2. Qui est concerné par ce décret ?
Tous les propriétaires, locataires et gestionnaires de bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m² sont concernés, à l’exception des lieux de culte et des bâtiments de défense.
3. Quels sont les risques en cas de non-conformité ?
Les entreprises ne respectant pas les obligations du décret peuvent faire face à des amendes allant jusqu’à 7 500 €, ainsi qu’à une publication de leur nom sur une plateforme officielle.
4. Quelles aides sont disponibles pour financer la transition énergétique ?
Plusieurs subventions et aides financières sont proposées par l’État et l’ADEME pour accompagner les travaux de rénovation énergétique, incluant des prêts à taux zéro, des subventions écologiques, etc.
5. Comment établir une année de référence pour le décret ?
L’année de référence doit être choisie parmi celles comprises entre 2010 et 2019 et correspondre à une année complète d’exploitation. Elle sert de base pour mesurer les progrès en matière de réduction énergétique.